jeudi, 28 mars 2024|

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Bon pied, bon œil !

Au début des années 70, le contexte de société est bien différent de celui d’aujourd’hui. Cela rend encore plus intrigant l’écho des origines  : «  une dizaine de pionniers de la concertation associative et de l’écologie ont fondé ce groupement  ». Quarante plus tard, et plus encore, ces mêmes axes fondamentaux d’action se déploient.

Car ce qui caractérise l’action de l’Adelfa, ce sont bien son domaine - l’environnement - et la “concertation associative”. Certes, l’Adelfa a su et sait mener des manifestations de désaccords et des actions en justice, de refus. Mais ce qu’elle poursuit est bien «  la question du pouvoir d’agir sur ce qui peut faire l’essentiel de la qualité de vie des citoyens  », selon l’expression d’un de ses pionniers.

L’acte fondateur diront les plus anciens est la bataille contre Tioxide, contre une entreprise installée à Calais qui rejetait des tonnes de produits chimiques directement en mer. Cinq associations se rassemblent pour réagir  : informer la population, faire un relevé des nuisances, intenter des actions en justice… et participer aux séances de travaux de la Commission Environnement du SDAU (Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme) de la CUD. L’Adelfa y est introduite par l’Agence d’urbanisme de la région dunkerquoise, une association qui fête ses 40 ans cette année.

La “concertation associative” est lancée localement, pas seulement du fait de cette participation mais aussi par le souci d’information de tous comme par celui d’accumuler et de transmettre des connaissances. Aussi parce que d’emblée, l’Adelfa se conçoit comme une Assemblée plus qu’une fédération  : «  Elle ne cherche pas à réaliser absolument une vaste synthèse entre les aspirations de tous ses membres. La réflexion collective au sein de l’Adelfa porte sur les moyens et les structures à soutenir ou créer pour que chacun puisse travailler, militer et s’exprimer valablement  ».

De la concertation associative…

À trois reprises (1977, 1982, 1989), l’Adelfa monte des Assises de l’Environnement et du cadre de vie. En 1978, elle lance un concours d’idées “Repensons notre cité”. Elle met sur pied une Université permanente entre 1981 et 1988. Elle devient un interlocuteur reconnu, difficilement mais sûrement.

Elle a pour elle de relier les questions environnementales, les enjeux économiques et le “cadre de vie” (d’intervenir en développement durable bien avant que cette notion se concrétise) et d’avoir dépassé des frontières administratives. Et de ne pas lésiner sur les propositions dont certaines verront le jour  : protection de milieux naturels (1975), charte de l’environnement (1976), réseau de pistes cyclables (1978), réhabilitations de patrimoines bâtis (1979), mesures pour parer aux retombées de poussières du QPO (1981), Maison de l’Environnement (1982), Commission de surveillance de la Centrale nucléaire (1984)…

Néanmoins, la concertation associative peine à s’instaurer. D’une part parce que l’application de la législation ne va pas souvent au-delà de l’information (encore maintenant), et d’autre part parce que l’Adelfa est un réseau atypique, d’abord à “l’horizontale”, et indépendant, sans lien avec aucun parti politique. Sans doute aussi parce que l’interlocuteur qu’est l’Adelfa peut être un opposant  : elle est agréée par l’État comme association de défense de l’Environnement depuis 1993. Cet agrément vient d’être renouvelé - l’Adelfa comptant près du double d’adhérents que le seuil pour l’être (2000).

Ce n’est pourtant pas faute de participation de la part de l’Adelfa  : Réseau de contrôle de la pollution atmosphérique AREMAD, AREMADEC, Opal’air (1976), CLI de la Centrale nucléaire de Gravelines (1988), réunions Tri sélectif des déchets (1989), comité de pilotage du Schéma d’Environnement Industriel (1990-2003), réunions du S3PPI (1990), réunions du CLIC de la Zone Industrialo-Portuaire (2006), Conseil de Développement de Dunkerque Port (2008), et bien d’autres instances plus ou moins pérennes.

…à la démocratie écologique

En 2007, l’Adelfa, avec d’autres associations et syndicats, est conviée par le sous-préfet à une séance préparatoire au Grenelle de l’Environnement sur le thème de “La démocratie écologique, institutions et gouvernance”. Elle apprend que le Dunkerquois est une “région pilote et pionnière en matière de concertation”.

Cependant le couperet tombe  : «  il existe une concertation formelle mais les avis émis ne sont pas pris en compte in fine  ». De fait, au fil des ans, il y a eu une multiplication des instances de concertation, mais sans que les conditions de représentativité de la société civile aient été questionnées. En 1982, déjà, l’Adelfa relevait  : «  ce qui frappe, c’est que toutes les opérations [en matière de défense de l’environnement] et les moyens consentis sont quasiment d’ordre technique sans interventions concertées des associations  »…

Il fut décidé que « le Dunkerquois continuerait à innover en matière de gouvernance ». Des propositions furent faites. Peu de chose depuis… Pragmatique, méfiante vis-à-vis de l’exemplarité - surtout auto-proclamée - l’Adelfa persévère et veut bien espérer la démocratie écologique  : «  la question du pouvoir d’agir sur ce qui peut faire l’essentiel de la qualité de vie des citoyens  » de ses premières années…

 
A propos de adelfa.org
Ce site web est édité par l’Assemblée de Défense de l’Environnement du Littoral Flandres Artois, représenté par son Président, Nicolas Fournier. ADELFA Maison de l’environnement - 59240 Dunkerque Ce document est diffusé selon les termes de la license BY-NC-ND du Creative Commons. Vous êtes libres de (...)
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