jeudi, 28 mars 2024|

1 visiteurs en ce moment

 

Gravelines en vert, en bleu et même en noir

À Gravelines, tout n’est pas rose, mais on n’a pas perdu pour autant le sens de l’humour. Témoin cette expression libre, relevée dans le bulletin municipal sous l’énoncé évocateur : « un pavillon bleu, un poumon vert et… même un poumon noir ! ». Les initiés y verront une référence aux rudes journées qu’ont vécues les habitants de certains quartiers de la ville, les Huttes et le Pont de Pierre notamment, qui, aux heures les plus chaudes de ce printemps précoce, ont connu, plusieurs semaines durant d’incessants réenvols de poussières de minerais et autres particules.

Certes, ce n’est pas nouveau : six épisodes en 2009, six autres en 2010, combien en 2011 ? L’ennui est que le plus récent a duré plus d’un mois : de fin mars à début mai, faisant même les gros titres de la presse régionale. Ces effets les plus visibles ont mis à contribution les ménagères astreintes chaque jour, voire plusieurs fois par jour, à nettoyer menuiseries extérieures, terrasses noircies, salons de jardin souillés, souvent même les revêtements intérieurs de sol maculés par des particules noires s’infiltrant jusque dans les maisons. Et bien sûr, chacun de s’interroger sur les effets sur la santé de cette pollution susceptible de provoquer à terme – c’est reconnu – toutes sortes d’affections respiratoires : de la simple irritation aux cancers potentiels en passant par les bronchites et les crises d’asthme.

Alors il est vrai que depuis trois ans ont été mis en place 4 capteurs de poussières sédimentables qui, suite à des difficultés budgétaires, ne devraient plus être bientôt que 3. Également que, depuis la même époque se réunit périodiquement en présence des représentants des industries émettrices : Sea Bulk, Befesa Valera, Rio Tinto Alcan et Comilog, un comité de liaison drivé par le sous-préfet. La dernière réunion a eu lieu le 5 avril et a permis aux chefs d’entreprise d’évoquer les efforts consentis pour diminuer les émissions, tandis que le représentant de la DREAL parlait inspections et transparence de l’information.

Il n’empêche que, quand paradoxalement la météo se révèle la plus favorable, les riverains ne peuvent guère profiter du soleil pour vivre sur leurs terrasse et jardin, sauf à bronzer tout à fait artificiellement à leurs risques et périls.

Les représentants associatifs au comité de liaison ont demandé que soit lancée une étude sur l’impact sanitaire de ces poussières, parmi lesquelles certains composés présentent une toxicité reconnue. La santé n’a pas de prix, dit-on. Eh bien, il faut croire que si justement, car précisément on se heurte à un problème de financement d’une opération dans laquelle pourrait pourtant s’engager l’université du littoral…

En attendant les Gravelinois ont toujours la possibilité de renforcer les rangs du “collectif poussières” local : (collectif.poussières.graveline[at]gmail.com) ou de signaler les nuisances en appelant gratuitement le numéro vert : 0 800 77 53 66.

Particules fines : Dunkerque fait partie des 16 mauvais élèves français

La Commission Européenne a annoncé, le 19 mai dernier, qu’elle poursuivra la France devant la Cour de justice de l’Union Européenne en raison de ses mauvais résultats en terme de pollution aux particules fines appelées PM 10. La France n’a pas pris à ce jour des mesures efficaces pour remédier aux problèmes des émissions excessives de ce type de particules dans plusieurs zones du pays.

À Dunkerque comme dans 16 autres villes de France, les valeurs d’exposition ne sont pas respectées. Comme cela est bizarre : la presse locale ne s’est pas emparée de cette information dans un secteur où pourtant les habitants se posent de plus en plus de questions à propos de la santé de leurs enfants.

 
A propos de adelfa.org
Ce site web est édité par l’Assemblée de Défense de l’Environnement du Littoral Flandres Artois, représenté par son Président, Nicolas Fournier. ADELFA Maison de l’environnement - 59240 Dunkerque Ce document est diffusé selon les termes de la license BY-NC-ND du Creative Commons. Vous êtes libres de (...)
En savoir plus »