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Il faut abandonner le perchloroéthylène

Le perchloroéthylène est surtout utilisé pour le nettoyage à sec des tissus dans les pressings ou pour dégraisser les métaux dans l’industrie. Très dangereux comme l’ont prouvé de nombreuses études, il est en cas d’exposition, toxique pour les travailleurs, les riverains et la population en général.

Le perchloroéthylène ou tetrachloroéthylène Cl2C=Cl2C est un composé organique volatil. Il a une odeur âcre, celle qui persiste parfois sur des vêtements passés dans un pressing qui l’utilise. Solvant, il dissout graisses, huiles et résines. Certains détachants en contiennent. Classé par l’Union Européenne nuisible à la santé et dangereux pour l’environnement, il est reconnu cancérogène dans le groupe 2A (cancérogène très probable) au CIRC : Classement International au Registre des Cancers et figure au tableau 12 des maladies professionnelles reconnues par la Sécurité Sociale. Ce sont surtout les vapeurs qui sont dangereuses. Elles peuvent traverser le béton ou les planchers sur plusieurs étages. Très volatiles, elles intoxiquent les travailleurs, les clients, les voisins et les passants. Le perchloroéthylène est absorbé par voie respiratoire ou orale et par la peau s’il est utilisé sous forme liquide. Il peut causer une irritation des voies respiratoires ou des yeux, des vertiges, des nausées, des maux de tête, des pertes de mémoires, de la somnolence pouvant conduire au coma et à la mort. En exposition chronique, il est toxique pour le foie, les reins, le système nerveux, la reproduction, le développement et le sang. Il fragilise le système immunitaire et peut causer des cancers principalement de la vessie, des os (myélome) et des ganglions (lymphomes). Dans l’environnement il se dégrade très lentement. On en retrouve dans les égouts. Il perturbe les stations d’épuration et est toxique pour les organismes aquatiques.

En mai 2011, suite à un contrôle de routine, 8 000 des 11 000 habitants de la ville de Foix dans l’Ariège ont appris que l’eau du robinet était polluée par du perchloroéthylène. Plus près de nous une alerte semblable a été enregistrée en Seine-Maritime. Mme Bernard à Nice a perdu la vie suite à l’installation non conforme d’un pressing en dessous de son appartement. Bien d’autres cas d’intoxication aigüe ou chronique ont été recensés.

Les victimes ou leur famille se sont constituées en association : ADVEPP Tél. 02 99 50 86 56. Aux dernières nouvelles, il serait de fait question d’interdire, dans un avenir proche, espérons- le, l’usage de ce produit hautement toxique. Les pouvoirs publics ont partiellement réagi en 2008 en préconisant un usage contrôlé. Mais suite à des investigations faites par les services de l’État, après que les gérants ont été prévenus bien à l’avance, sur 275 pressings, seuls 86 étaient conformes. Rien à ce propos dans le Plan Cancer 2009/2013 et le Plan National Santé Environnement prévoit une incitation à la réduction des émanations de 30 % !

On rejoue le scénario de l’amiante. La toxicité est connue, aucune mesure claire n’est prise et le nombre des victimes augmente. Pourtant ce produit est interdit au Danemark et aux États-Unis et des solutions de remplacement existent et sont déjà mises en pratique dans certains pressings. C’est pourquoi le Réseau Environnement Santé, (qui est à l’origine des mesures prises contre le Bis Phénol A), associé à l’ADVEPP et à Générations Futures a tiré la sonnette d’alarme récemment et entend agir, juridiquement s’il le faut, pour obtenir de vraies mesures concrètes. Vous pouvez retrouver les RES sur Internet. Une antenne régionale de ce réseau vient de se créer : resnordpdc.over.blog.com. E.L. NB : Aux dernières nouvelles, l’usage du perchloroéthylène pourrait être effectivement interdit.

 
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