La mytiliculture sur filières en eau profonde
Que des avantages en termes sanitaires !
Sur le littoral Nord, au large des communes de Zuydcoote et Bray-Dunes, à environ trois milles marins de la côte, entre deux bancs de Flandre dénommés Banc Hills et Banc Small, est implanté depuis les années 2006/2007, un ensemble de 65 concessions de surface unitaire 7 500 m2 représentant globalement une emprise rectangulaire de 6 500 m par 750 m.
Ces concessions de captage et d’élevages de moules sur filières sont soit individuelles (40) soit reprises dans un lotissement de cultures marines (25). De par leur localisation en pleine mer, les moyens matériels à mettre en œuvre sont lourds et nécessitent une maintenance soutenue.
Situées dans les eaux du large réputées de meilleure qualité bactériologique et chimique que les eaux côtières, les coquillages sont classés au plan sanitaire en A, ne nécessitant pas de passage en bassin de purification avant commercialisation. À signaler cependant en 2012, un petit arrêt d’exploitation lié à un mauvais résultat, l’origine de la contamination fécale n’ayant pas été trouvée (après investigation, les dragages portuaires et l’assainissement urbain n’étant pas en cause).
Vis-à-vis des immersions en mer des produits de dragages de plus en plus importantes depuis les travaux de creusement de la souille et de l’accès au terminal méthanier de Loon-Plage, les associations sont préoccupées de leurs conséquences éventuelles sur le milieu marin et ses usages et réclament la création d’une Commission de Suivi des Sites d’immersion (CSS) où siégeraient les représentants des usagers à côté des associations. Élevés en profondeur, les bivalves ne sont jamais en contact avec les macrodéchets flottants et les pollutions dites de surface dérivant au gré des courants.
Les 300 à 400 tonnes de moules produites annuellement permettent de limiter les importations d’autres secteurs de production dans une région réputée fort consommatrice.
Avec la mise en place de zones NATURA 2000 en mer, au titre des directives “Oiseaux” et “Habitats”, la poursuite des activités mytilicoles n’est absolument pas remise en cause au même titre que les activités de pêche artisanale locales si chères aux Dunkerquois. Toutes les activités du secteur feront l’objet d’une étude d’incidence pour voir de quelle manière, elles sont susceptibles d’impacter les espèces à protéger au titre de NATURA 2000 en mer et le cas échéant, rechercher les améliorations possibles.
Dans cette affaire, il est clair que les associations de défense de l’environnement : • souhaitent que les procédures liées à NATURA 2000 aboutissent rapidement eu égard à l’enjeu majeur de protection des veaux marins au niveau du “banc aux phoques” en période de reproduction et d’allaitement des petits. • demeurent à côté de la profession mytilicole, pour favoriser le développement de cette production sur filières en eau profonde complètement naturelle et qui échappe bien entendu à tout apport de nourriture si décrié actuellement (on peut penser aux “farines animales”). M.M.