Un Canal de Furnes à risques ?
Le projet vise à réduire le risque “inondation” en Flandres belge et française, suite à une augmentation très sensible des débits, par la réalisation des infrastructures suivantes : • stations de pompage en Flandre ; • vanne sur le site des Quatre Écluses à Dunkerque permettant un transfert d’eau douce jusqu’à 2,5 m3/s. Le projet côté français est en cours d’instruction administrative pour des travaux prévus en 2017. La Commission Permanente du SAGE du Delta de l’Aa a émis un avis favorable accompagné des remarques suivantes : • élaborer un protocole évolutif des gestions des eaux en y intégrant tous les acteurs : les membres de la Commission insistent sur le fait qu’un protocole mettant à jour les conventions bilatérales existantes doit être signé avant les travaux ; • les conditions de fonctionnement des différents ouvrages doivent être définies en flamand et français ; • surveiller la qualité des eaux qui seront pompées temporairement en Belgique pour ne pas détériorer l’état sanitaire des eaux de baignade du Dunkerquois. Pour quelle raison l’Adelfa se mobilise ? La particularité des habitants de Rosendael vivant à proximité du canal de Furnes est de se trouver dans une zone très basse. En effet, la cartographie des zones exposées aux submersions marines, présentée par les services de la Préfecture du Nord indique des zones particulièrement basses sur le secteur de Rosendael bordant le canal de Furnes. C’est d’ailleurs à peu près sur ces mêmes zones que lors des derniers épisodes pluvieux d’octobre à décembre 2012, a pu être constatée une remontée significative de la nappe phréatique dans les caves des habitations du quartier, nécessitant des pompages par les particuliers. Il faut savoir que le niveau de cette nappe est lié au niveau du canal et que son abaissement ne peut être effectif qu’avec un niveau normal du canal de Furnes (niveau de navigation). Envisager un apport d’eau supplémentaire dans le canal de Furnes coté français avec le risque de rendre plus difficile un “écrêtement” gravitaire de la nappe n’est pas acceptable sans garantie de non-aggravation de la situation. L’ADELFA estime que le secteur français ne doit pas avoir à supporter les conséquences des imperméabilisations, voire des méthodes de culture intensive constatées en Belgique. La situation de Rosendael est un peu comparable au secteur de la Citadelle où le port se doit de limiter le niveau des bassins à flot à (+ 5,70 Côte marine Dunkerque) pour ne pas inonder les sous-sols des habitations et commerces.
Michel Mariette