PPRT : le gouvernement
veut-il vraiment réduire
les risques industriels ?
Lors de l’examen fin novembre de la Loi de
Finances, un amendement UMP adopté par
l’Assemblée Nationale aura pour effet de priver
à coup sûr les riverains des sites Seveso
des moyens de se protéger contre les effets
d’une catastrophe industrielle de type AZF.
La loi Grenelle 2 avait en effet prévu
d’octroyer aux habitants proches des usines à
risques un crédit d’impôt de 40 % sur les travaux
de mise en sécurité à réaliser obligatoirement
au titre de la loi Bachelot et des PPRT.
(voir pages 2 et 3).
Prétextant qu’il s’agirait là d’une “niche fiscale”
(!), un obscur parlementaire, rapporteur de
son état, a obtenu qu’une majorité de députés
ramènent ce crédit à 15 % seulement de
la note globale. Compte tenu du coût prévisible
des travaux à réaliser (de l’ordre de
15000 € selon FNE) pour renforcer le bâti,
tout laisse à penser que nombreux seront les
propriétaires qui ne pourront pas engager de
telles dépenses. Et c’est ainsi qu’une disposition
justifiée, compte tenu du mal vivre des
riverains qui, le plus souvent, n’ont pas choisi
d’habiter à côté de sites dangereux, est rendue
caduque par une décision stupide. Plus
que jamais, c’est n’importe quoi… -
DEFI : le vent en poupe
L’événement est suffisamment rare pour
qu’on s’y arrête un instant : sous la pression
de l’association DEFI, membre de l’ADELFA, le
Préfet du Nord a fait machine arrière en annulant
l’arrêté qu’il avait pris, accordant à une
entreprise belge l’autorisation d’implanter à
Houtkerque une porcherie industrielle.
Un succès non définitif, mais prometteur pour
les citoyens qui luttent pour des raisons analogues
à Noordpeene ou Bambecque, différentes
à Holque ou à Bourbourg où, sous l’égide
de DEFI, un collectif s’est constitué pour lutter
contre les émissions de poussières et les
bruits générés par le site de stockage de produits
agricoles et d’engrais des Ets Vaesken.
S’agissant des élevages industriels qui génèrent
à la ronde des épandages nauséabonds
et porteurs de nitrates, il est évident que, si
la population laissait faire, la Flandre se trouverait
confrontée rapidement aux graves pollutions
des sols et des eaux qui ont “plombé”
le pays breton.